Saturday, June 09, 2007

Comme le temps passe... (Editorial du Libre Arverne n°233 - 05/04/2007)

Mon fils aîné a fait ses premiers pas d’enfant de chœur. Comme le temps passe… Il a désormais 5 ans. Depuis l’âge de trois ans, il manifestait son envie de devenir « un petit rouge », depuis cette grande messe lors de la visite de Mgr Tissier de Mallerais où tout ce que la paroisse comptait comme servants de messe avait été mobilisé. Maintenant qu’il a fait sa première communion (à 5 ans et 3 mois, l’un des plus jeunes - sinon le plus jeune – des premiers communiants de l’histoire de la paroisse) et qu’il a les bras assez grands pour atteindre l’autel et suffisamment forts pour porter le candélabre, il va pouvoir honorer Dieu de la façon qu’il désire. Mon petit bonhomme de 5 ans, qui connaît bien son catéchisme et lit ses vies de Saints, a considéré le martyr comme une fin possible. Ces propos, venus du fond de l’âme et du cœur de l’enfant, tombant dans l’oreille d’un père, montrent qu’une partie de l’éducation a été réussie et que la génération suivante prend dans sa petite main le flambeau. Comme dit notre cher abbé : « le martyr et le couvent ne sont pas demandés à tout le monde. Il est demandé à tout le monde de vivre à côté de Dieu ». Musulmans, talmudistes (y compris dans la variante communiste), satanistes, anarchistes et autres continuent encore à tuer les catholiques. Tous les enfants de Tradiland le savent, cela arrive dans le monde entier et même en France. Et si on demande aux enfants de notre peuple de citer un nom de « martyr en haine de la foi » dans la France de l’an 2000, ils vous répondront : Jeanne-Marie Kegelin.

C’est un grand moment pour un père (surtout quand soi-même on n’a pas été enfant de chœur) que d’aider son fils à enfiler pour la première fois la soutanelle rouge de servant de messe. Même si les chances sont moins que faibles qu’un jour il soit revêtu de la soutane rouge de cardinal (où alors c’est que bien des choses auront changé dans l’Eglise), il faut se dire que chaque prêtre portant la soutane noire de religieux a été un jour un petit garçon en soutanelle rouge. Même si tous les petits hameaux n’ont pas la vocation de devenir métropole, cinq baraques et une route font peut-être penser à Shabbytown, Arizona profond, mais après tout, la Rome de l’an 740 avant Jésus-Christ ne devait pas être différente. Une vocation de prêtre commence toujours par là. Et qui sait si mon petit garçon enfilant cet habit rouge de petit servant de messe dans le vestiaire exigu de notre petite chapelle ne commence pas à emprunter un chemin qui l’amènera en soutane noire à Ecône ?

C’est incroyable comme le temps passe vite. Certes, les parents ont vocation de mûrir, les enfants celle de grandir, mais le tourbillon des saisons amène l’éclosion de nos jeunes pousses et on se surprend à dire « mon Dieu, déjà… ». L’aîné de mes fils en soutanelle, ma seconde fille qui désormais a l’âge de devoir porter un jupon sous sa robe, la moitié de mes enfants sachant désormais lire, ma cinquième qui du haut de ses 2 ans commence déjà à réciter des bribes de prières, chaque jour un peu plus longs… On en viendrait à se pincer quand on réalise que le jeune notaire qui vous parle était le petit garçon en nœud papillon bleu qui était enfant d’honneur à votre mariage, que la jeune maman qui pousse le landau où dort son poupon blond, vous l’avez connue fillette… L’autre jour, en me rasant, j’ai repéré dans ma chevelure un cheveu blanc. Je n’ai pas eu d’émotions particulières, c’est dans l’ordre des choses. A le voir, unique clair dans cet univers foncé, on aurait dit Willy Sagnol en équipe de France de football… Mais il va amener sous peu des camarades. Il y a toujours un moment où le chien fou devient un vieux sage. Même si tu n’as pas fini de planter des arbres, tu peux déjà commencer à regarder grandir les arbrisseaux des années précédentes… Et un jour, ô combien déchirant pour le papa, sa « boutte », sa « petite souris », sa « mirobolance » et celles qui suivront quitteront la maison pour se marier ou rentrer dans les ordres. Tout père est un roi dont les princesses ont pour vocation de s’en aller. Nous n’élevons pas les enfants pour notre plaisir mais pour la gloire de Dieu.

Mercredi des cendres, nous sommes allés à Saint-Macaire pour la cérémonie. La chapelle était plus que bondée, et pour cause, comme nous étions en période scolaire, tous les élèves étaient présents, aussi bien l’école primaire des garçons que le collège des filles. Beaucoup de gens sont restés sur le perron et même dans les escaliers. On peut anticiper l’avenir d’un peuple en regardant ses écoles. Quand j’observe les élèves des dominicaines de Saint-Macaire, bien qu’elles soient toutes en uniforme, je peux relever quelques tendances indicatives. Il y a apparemment une majorité de filles originaires de la campagne, non pas des enfants de citadins qui auraient suivi les conseils de Mgr Lefebvre et qui auraient migré vers des zones moins polluées (et de toutes formes de pollution : atmosphérique, morale et ethnique), mais de vraies filles de ce qui jadis avait été la France, la bonne race paysanne gauloise que l’on retrouve dans ces demoiselles blondes, aux hanches larges propres à l’enfantement, au port solide de filles de la campagne, fraîches et saines et à la manière humble de porter la jupe bleu-marine et le chemisier blanc. Des filles dont l’idée de les voir constituer le socle du futur peuple tradilandais nous emplit de joie. Même issues des campagnes, ces filles d’oïl sont les preuves vivantes que Gaulois et Germains étaient le même peuple ou du moins… cousins germains. On est aristoi ou kakoi dans ses gènes, nonobstant sa classe sociale ou son ethnie, et nos filles sont indubitablement dans la première catégorie pour la plupart d’entre-elles, comme l’étaient nos garçons. Leur sang n’est peut-être pas bleu comme le Danube mais leur chevelure est de la couleur de l’or du Rhin, ce fleuve passerelle entre la Francie occidentale et la Francie orientale, leurs yeux sont bleus comme la ligne des Vosges, et de l’alliance avec nos garçons fermes dans leurs convictions et leur foi comme les dites Vosges et leur sœur jumelle de la Forêt Noire, donnera naissance à un peuple nouveau, débarrassé de la tyrannie des kakoi qui empoisonnent la France depuis 1789, un peuple régénéré, un peuple neuf dont l’heure est venue, né du peuple français comme ce dernier était né du peuple gaulois. Ce qui était sera et ce qui est ne sera plus.

Dimanche de la Passion, les scouts de Doran étaient les invités d’honneur de la paroisse Notre-Dame-de-la-Merci. Je parlais un peu plus haut du temps qui passe : Bruno, petit enfant de chœur lors de mon arrivée en Auvergne et désormais chef de la patrouille, me demande l’intégration de Maël dans sa troupe, trompé par le fait qu’il soit grand pour son âge comme tous mes enfants. Je lui ai demandé d’attendre un peu mais lui ai signalé que mes enfants passeront qui chez les scouts, qui chez les guides. Quand je suis arrivé en Auvergne, nous n’avions pas de scouts. Puis, plusieurs filles de la paroisse constituèrent une patrouille mais dépendante du Poitou (voir Le Libre Arverne n°5). Maintenant, garçons et filles sont suffisamment nombreux pour constituer deux unités dans notre ville. Une jeune demoiselle de nos pensions, une blonde altière presque aussi grande que moi et dans laquelle j’ai du mal à retrouver la petite fille de 5 ans avec son mignon petit chapeau blanc et mangeant avec application son pot de crème de marrons lors du pèlerinage de Chartres 1997, me confirme le dynamisme nataliste tradilandais : plus du tiers des enfants de sa classe sont membres de fratries de 10 enfants ou plus… Bien entendu Tradiland n’est pas une Union Soviétique religieuse avec un « plan quinquennal indiquant le quota de fabrication de bébés », mais son dynamisme nataliste est source d’espérance. Comme aurait pu dire Marie-Ségolène Royal, ce qui frappe dans notre peuple, c’est sa blonditude. Sur les 18 scouts, guides, jeannettes et louveteaux, pas moins de 16 blonds dans une Auvergne où la chevelure de jais et les yeux de feu prédominent. Les deux seuls bruns sont Bruno, le chef de patrouille, fier héritier des Lusitaniens, et une Auvergnate typique, mate de teint, petite, potelée, à nattes couleur corbeau. Plusieurs de ces enfants sont issus de la même fratrie. Nous arrivons fatalement au stade où l’explosion de la natalité tradilandaise se fait sentir dans les écoles, dans les chapelles, dans les troupes scoutes. En attendant qu’elle se fasse sentir dans les séminaires et dans les urnes. Et quand mes, pour le moment, six enfants enfileront à leur tour l’uniforme scout, ça fera encore 6 blondinets et blondinettes de plus. C’est une constatation que j’avais déjà faite lors de la retraite de foyers faite en mai 2006 : nous étions 12 couples à y participer, et sur la douzaine de femmes présentes, 6 étaient blondes (dont la mienne) et 6 étaient châtains. Le vieux fond catholique franc-aryen n’est pas mort. N’en déplaise aux mânes du très respectable Charles Maurras, ceci contredit sa théorie géopolitiquement nocive des « sœurs latines ». Même si les rois de France ont poussé les frontières vers le sud, c’est l’Oïl germanique qui a été, est, et sera toujours la France éternelle, celle de la chevalerie et de l’Eglise. La France a peut-être des demi-sœurs latines. Je n’en disconviens pas. Mais les sœurs de la France sont germaniques. Non pas l’Angleterre, Sarah Marmelade la renégate, perfide Albion aux deux sens du terme (l’autre étant « qui n’a pas la foi »), mais l’Allemagne berceau des Francs, les Belges – Gaulois les plus braves selon César -, les Néerlandais, fils et filles de la tribu gauloise des Bataves, les Suisses, enfants de la turbulente nation gauloise d’Helvétie, qui déclencha la Guerre des Gaules et l’arrivée de l’envahisseur romain… Cette multiplication de petites têtes blondes combinée à une natalité galopante n’est ni plus ni moins qu’une sorte de manifestation extrême d’instinct de survie d’un peuple en péril extrême. Aux grands maux les grands remèdes.

Mercredi Saint, nous sommes allés chez une famille amie pour y faire des emplettes, celle-ci servant en quelque sorte de « dépôt-relais » à une société vendant des vêtements pour les Tradilandais. Depuis longtemps, et plusieurs fois dans les colonnes de ce journal, j’avais souligné la nécessité de se doter d’une fabrique d’habits « par les tradis pour les tradis », ne trouvant jamais chez les fripiers qui inondent les supermarchés de leurs cochonneries made in pas chez nous des vêtements conformes aux goûts et aux aspirations de notre peuple. Cette société, qui de plus fabrique une grosse partie de ses habits en France (le reste est made in Madagascar, ancien fleuron de notre empire, on évite déjà le désastreux made in China), s’est implantée dans le créneau très rentable à terme du « vêtement tradilandais » et le tout à des prix très compétitifs. Ma fille aînée est comme sa maman, du genre « grande sauterelle » : à 7 ans, elle porte du « 10 ans » en taille. Ce qui signifie qu’elle va rapidement dépasser le 12 ans alors qu’il lui restera encore de longs mois avant d’avoir ces fameux 12 ans… Le problème, c’est de trouver des jupes décentes dans une société où la laideur vestimentaire est imposée. Habiller ses grandes filles est un problème récurant pour toute famille tradilandaise (c’est un peu moins compliqué pour les garçons) Les grands esprits se rencontrant, quelle joie de voir réaliser par autrui ce que j’avais toujours prôné. La société Magellys (site internet : http://www.magellys.com/) propose une gamme de vêtements pour hommes, femmes, garçons, filles et bébés, à des prix fort compétitifs, une sorte de Cyrillus en plus tradi et surtout en discount. Jupes plissées, tenues scoutes, barboteuses, chemisettes unies pour homme (elles deviennent de plus en plus difficiles à trouver…), il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. Pour environ 150 euros, nous avons fait provision de robes pour madame et mesdemoiselles. Nous allons rapidement investir dans les jupes plissées pour grandes adolescentes, (ça grandit vite à la maison), jupons et, puisqu’on y est, de pantalons pour les garçons (on pourrait en trouver dans le commerce, mais autant faire travailler notre peuple).
Magellys est une facette supplémentaire des facultés tradilandaises d’adaptation et de l’existence réelle de la spécificité de ce peuple, comme si à chaque manifestation de l’apartheid mesquin du régime, nous trouvions une parade. Ils ne voulaient pas de nous dans leurs églises, nous avons construit les nôtres. Ils ne voulaient pas de nous dans leurs écoles, nous avons créé notre tissu scolaire. Ils ne voulaient ni de notre culture, ni de notre mémoire, nous nous sommes dotés d’un dynamique réseau culturel, étant probablement la communauté en France qui lit le plus… Ils ne veulent pas aider nos familles dans le besoin ? Nous avons créé nos propres structures d’aides sociales. Nous n’avons pas le choix pour habiller nos enfants, les nourrir et les instruire ? Une fois encore nous faisons face en créant nos propres entreprises de vêtements et même, dans certaines provinces, nous avons le vin tradi, le miel tradi, la viande tradie (non, les entreprises ne s’appellent pas Tradivin, Tradimiel et Tradiviande, la novlangue a ses limites…). Bien évidemment, la tentation est grande de rassembler le tout en véritable trust communautaire à la KTO (Konzern Tradilandais Omniproduits, prononcer comme il se doit « Catho ») réminiscence du COP de Robocop, mais généralement, les grosses entreprises ont la faculté d’adaptation du dinosaure et finissent comme lui. A l’ère de la leaderless resistance et de la Tupper-war, éloignons-nous des structures pesantes pour plébisciter l’organisation en nébuleuse. Rome ne s’est pas faite en un jour, ni même Akron (Ohio). Tranchons un par un les liens qui nous entravent avec un pays qui, j’espère que mes éditoriaux l’ont prouvé, ne veut plus de nous. Eglises libres, écoles libres, culture libre, recherche historique libre, commerce libre pour commencer. Ensuite, la fonction créant l’organe, nous pourrons passer à l’étape suivante : notre justice, notre administration, notre police, notre armée… l’indépendance ! L’heure est venue d’affiner la prophétie de Malraux : le 21e siècle ne sera pas seulement le siècle du spirituel, il sera surtout le siècle du communautarisme. Et pour la première fois depuis longtemps, les gens de notre bord ont une longueur d’avance dans ce domaine…

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