Wednesday, September 27, 2006

Lettre ouverte à une jeune dinde (Editorial du Libre Arverne n°203 - 07/09/2006)

La dinde est un animal inoffensif, peureux et grégaire, dont la vocation première est d’être engraissée pour finir à la casserole. Obéissante, elle ne sort pas de son enclos et croit que le fermier veut son bien. Elle a peur de beaucoup de choses, notamment d’un animal mythique dont elle a beaucoup entendu parler mais dont elle n’a pas vu ne serait ce que l’ombre de l’oreille ou le bout de la queue : le loup. Pelage noir avec quelques reflets runiques argentés, monsieur Loup (Herr Wolf dans la langue de Goethe, SS-Standartenführer Wolfenstein dans celle de Goebbels) est censé hanter la forêt si on en croit le fermier. D’où l’enclos pour enfermer la dinde, la « mettre à l’abri » du loup selon la version officielle. La dinde tremble, n’a-t-elle pas connu le dindon qui a connu le chien qui a connu le fermier qui a dit que les loups avaient mangé 6 millions de dindes ? Il y’en a une que tout ceci fait bien rire (si tant est que les volailles rient), c’est l’oie blanche. Même si elle n’est que rarement sorti de son périmètre (c’est une convention morale prise entre les oies et le reste des volailles : elles ne sortent pas de celui-ci et les autres n’y rentrent pas. On ne parle pas aux oies et réciproquement), elle reçoit souvent la visite de ses cousines les oies sauvages qui ont baroudé dans le monde. Ma foi dit l’oie (ou plutôt mon foie, gras), comment les loups ont pu becqueter 6 millions de dindes quand le cheptel en zone lupienne n’était que de 4,4 millions et que 80 % des dindes élevées en sovkhozes ont été mises à l’abri dans les fermes d’au-delà des montagnes ? Les loups nous menacent ? Les seuls que j’ai vu étaient en trophée dans la ferme. Mes cousines me l’ont dit : plus de loup nulle part. Par contre, beaucoup de renards et même des fennecs. Nouveau, ces fennecs dans nos contrées… Et cet imbécile de fermier qui ne les chasse pas. « Là, là, un loup ! » glougloute la dinde. « Mais qu’elle est gourde », cacarde l’oie. « C’est le caniche des Hongrois d’à côté. Ce petit cabot prétentieux a regardé ailleurs quand l’autre belette est venu manger une de nos petites oiselles ». « Et là, là ! un gros loup borgne ! » « Et c’est moi que l’on accuse de bêtise… C’est Menhir, le vieux molosse des Bretons. Il n’a plus une dent et n’a jamais mordu que des fennecs… » A la narration de cette petite saynète bucolique, vous vous dites : « je connais cette dinde ». Et pour cause, on la rencontre partout. Celle qui m’a inspiré le paragraphe précédent est pour le moins caricaturale. Elle a établi son enclos ici (http://mctproduction.over-blog.com/) dans lequel elle disserte doctement avec d’autres dindes et dindons sur le « péril loup ». Le problème, c’est qu’elle confond loups et chiens de garde. Le jars que je suis prend donc sa plume (d’oie, bien sûr…) et se lance dans une « lettre ouverte à une jeune dinde ».

Louise est donc une pauvre fille un peu simplette, obsédée par le vaste complot qui menace sa petite vie de gauchiste laïcarde et sioniste. Dans ses délires, elle croit que Sarközy et Le Pen sont fascistes. Elle tremble de peur en imaginant des hordes de chemises brunes déferlant sur la France. Elle est persuadée que chaque jour, dans les banlieues, des hordes de skinheads violent des petites beurettes et massacrent juifs et musulmans. Comment aller contre le formatage de son enclos quand on n’a pas les armes pour ? Ses héros ? L’immonde Vidal-Naquet, pseudo historien, magouilleur pour avoir un titre de docteur sans passer de thèse, apologiste du meurtre d’opposant, collabo du parti raciste et socialiste FLN, admirateur déclaré du communisme. Le répugnant Guingouin, le boucher du Limousin, aux mains pleines de sang innocent (les « exploits » de ces individus ayant été analysés dans les numéros 160 et 198 de l’hebdomadaire, je n’y reviendrai pas). A première vue, elle serait enseignante, ce qui fais froid dans le dos et permet de mieux appréhender le pourquoi de l’inculture et de l’analphabétisme des petits Français (je ne dis pas « de nos enfants » car je pars du principe que je suis lu par une majorité de Tradilandais, donc de gens qui ne sont plus Français et ne scolarisent pas leurs enfants « en France »). En ce qui concerne le prétendu « fascisme » de cet ardant partisan du cosmopolitisme et du métissage qu’est Sarközy, je renvoie à l’éditorial du 143 qui démonte ce délire, mais également aux récents articles sur ses positions en faveur de l’immigration, de la régularisation des clandestins, de la discrimination positive et de son immense tendresse pour ses demi-frères sémites. Seuls des fous ou des malhonnêtes peuvent taxer de fascisme le libéral mondialiste qu’est le magyaro-helléno-israélien à papiers français.

Reste Le Pen… Le Pen n’est pas fasciste, et c’est bien le principal reproche que je lui fais. C’est un habile bretteur rhétorique, un amoureux de la provocation (et comment le lui en vouloir ?), mais indéfectiblement républicain et démocrate, nostalgique de la France de Jules Ferry, celle de la 3e République et du « trois couleurs, un empire ». Fasciste moi-même, je peux parfaitement expliquer comment le Front National aurait agi dans tel ou tel cas de figure si le parti avait vraiment cette idéologie. Prenons divers événements récents, souvent douloureux. De par sa constitution interne, le Front National est bien plus gaulliste que fasciste. Comme De Gaulle, Le Pen ne tolère qu’un entourage de godillots et un « bouffon du roi », Jean-Claude Martinez étant son Malraux. Comme De Gaulle, Le Pen pense que « l’intendance suivra » et que seules les campagnes présidentielles sont dignes de susciter la pleine mobilisation du parti. Comme De Gaulle, Le Pen est le tenant d’un parti d’union nationale certes mais sans le corps de doctrine cohérent qui serait l’attribut d’une formation fasciste.

Le Front National n’est pas organisé comme un parti fasciste : il n’a aucun appareil clandestin pour faire face à une éventuelle interdiction (jouant le jeu démocratique à fond, le FN ne croit pas à une éventuelle dissolution, méthode Coué quand tu nous tiens…) ; il n’est en rien révolutionnaire : volonté de jouer la carte électoraliste quoi qu’il en coûte, aucune politique de formation de cadres destinés à remplacer les postes ultérieurs à pouvoir (où sont les futurs préfets et sous préfets, les futurs juges, les futurs généraux, les futurs chefs d’administration, les futurs maires, les futurs recteurs d’université ? On ne pourra rien changer avec en place les collabos de l’ancien régime !), aucun impact dans la société ou de société de rechange (on a vu le désastre en 2002 : pas une seule personnalité de la moindre institution n’a soutenu le FN). Avec la manne de 6,25 millions d’euros annuelle versée par l’état, il n’a fait qu’employer des permanents comme n’importe quel parti ou administration. Mis à part les derniers mois de l’ère Mégret, pas de création de syndicats et autres réseaux dans la société, aucun soutien à la presse nationaliste, aucune mise en place d’une culture underground, bref, aucune société alternative comme en ont élaboré par exemple les contre-révolutionnaires qui ont tellement abouti leur gramscisme qu’ils constituent désormais un peuple à part entière, avec son histoire, sa culture, son système éducatif et son propre schéma de reproduction socioculturelle transgénérationelle avec l’écroulement du nombre de mariages mixtes avec des Français. Peuple qui peut et doit être la base du renouveau. Mais la preuve ultime, c’est l’absence totale de deux éléments constitutifs du fascisme : les sections d’assaut et les campagnes de représailles. En tout et pour tout, le FN a un service d’ordre, le DPS, qui fait ce qu’il peut, et le fait bien. Mais on ne peut pas demander à ces hommes et ces femmes, bénévoles, courageux, respectables même, de faire des tâches auxquelles on ne les a pas formé. Servir de nounous pour que la racaille de presse puisse venir cracher à la figure des militants sans subir un lynchage mérité, encadrer un meeting, assurer la sécurité des permanences, bref, des « armes défensives ». Mais voilà, les armes défensives ne sont pas offensives. D’ailleurs, on voit tout de suite les intentions d’un pays à la composition de son ordre de bataille. Staline s’est trouvé tout con en juin 1941 avec ses chars ultra-rapides, ses gros blindés surpuissants, ses dix corps parachutistes, ses armes offensives stockées sur la frontière, ses cuirassés lourds en construction face aux Allemands qui sont arrivés jusqu’aux portes de Moscou bénéficiant de l’absence totale d’obstacles défensifs (fortifications, champs de mines, ponts minés, absences de routes rapides….). Le Front National est constamment harcelé : permanences incendiées, domiciles personnels des militants ou élus saccagés, membres assassinés, meetings attaqués, harcèlement dans le cadre du travail ou universitaire, pressions sur les maires signataires de parrainages, « traitement de faveur » dont ne bénéficie ni le PCF, ni la LCR. Et pour cause. Le FN est attaqué parce que ses ennemis sont certains de leur impunité : aucune représailles même quand les agresseurs sont identifiés, mollesse de la police dans le déroulement des enquêtes, clémence de la justice inversement proportionnelle à sa sévérité contre le FN. Ce dernier est une proie facile car il ne riposte pas. Et il ne riposte pas car il n’est pas fasciste.

Imaginons maintenant que le FN soit vraiment un parti fasciste organisé comme tel… Quand un mec de la LCR poignarde à plusieurs reprise une permanente et une élue FN à Mantes, je pense que le responsable local du parti gauchiste aurait passé un sale quart d’heure… Au lieu de cela : nada : je ne sais même pas si le coupable a été arrêté et si la flicaille s’est donnée la peine d’aller le trouver. Si le FN avait été fasciste, quand notre camarade Paul-Emmanuel Thore a été persécuté au-delà de l’admissible par un juge rouge, ce dernier aurait rendu compte aux « chemises bleues », à l’huile de ricin dans le moins pire des cas… Au lieu de cela : nada. Si le FN avait été fasciste, les bêtes fauves du clan Bodein auraient cramé vives dans leur taudis, et leurs complices en toge et en blouse blanche auraient tâté de la corde à piano.. Au lieu de cela : nada. Si le FN avait été fasciste, la petite ordure de presse qui tabasse un vieillard de plus de 80 ans, le rendant invalide à 85 % aurait vite compris que la jeunesse fasciste manie aussi bien la crosse de hockey que Goldie Goldthorpe. Au lieu de cela nada.. Si le FN avait été fasciste, à chaque agression d’un meeting du parti, les réunions suivantes des gauchistes auraient subi un sort similaire. Au lieu de cela, nada. Je connais un camarade qui à tout paumé pour ses idées : son appartement incendié, son commerce saccagé. Il demande aux autorités une protections. Celles-ci l’envoient se faire voir. Un jour, il a le malheur de garer sa voiture alors que des ivrognes de la CGT traînait dans les parages. Il n’était pas armé. Normal, il était FN, pas fasciste. Il s’est fait casser la gueule. Courageux les poivrots : à une demi-douzaine contre un gars qui a le gabarit de Mégret ! Bon, les cassages de gueule, c’est comme les cours de maths : ça se finit toujours. Seulement, à gauche de la gauche, ce sont non seulement des lâches mais également de fieffés salopards. Très doués pour massacrer des miliciens pas encore armés, tirer dans le dos des officiers allemands, mutiler à mort des prisonniers de guerre, tondre des femmes quand ce n’est pas leur couper les seins ou les faire violer par des chiens… Mais bien moins courageux devant un ennemi normalement équipé… Le camarade était avec sa femme, enceinte. Celle-ci, frappée, eut un réflexe naturel de défense et cria : « ne me frappez pas, je suis enceinte ! ». Pendant que deux soudards la maintenaient, une poissarde lui donna de grands coups de pieds dans le ventre en éructant : « on va le faire crever le petit facho ». Rien de moins étonnant de la part d’une partisan de l’avortement… Bref, elle perdit son bébé ; qu’elle avait eu tant de mal à avoir. Pire, le médecin lui apprit que les coups l’avaient rendu stérile. Cela fait bientôt 10 ans qu’elle est enfermée dans un asile, devenue folle de douleur. Bien entendu, la police ne se donna même pas la peine d’arrêter la coupable et ses camarades, ordre du Préfet en personne. Si le FN avait été fasciste, ils auraient été retrouvé et lourdement châtié, même si pour cela il aurait fallu torturer toute la bande pour qu’ils donnent les noms… Quant au préfet, il serait devenu aussi célèbre que son collègue Erignac. Au lieu de cela, nada.

Alors, pour toute ces raisons, quand tu en as marre de pleurer, pleurer encore, quand tu comprends que de toute façon, l’égalité des droits ce n’est pas pour toi, tu réagis. Tu te dis : de toute façon, que je sois agressif ou pas, je suis quand même traité de fasciste. Alors autant l’être vraiment, comme ça, au moins, tu y gagneras la première forme de respect : la crainte. De plus, quand tu subiras la répression, au moins tu n’auras pas à hurler à l’injustice… mais bizarrement, le juge sera sûrement plus clément. Et quand tu es devenu fasciste, tu es logique avec toi-même. Tu rends ta carte du FN, tu déchires ta carte d’électeur et tu médites cette phrase : « A l’abattoir, mieux vaut être le boucher que le mouton ». Il y a deux catégories de personnes qui accusent le FN de fascisme : les dindes et les chacals. Vous êtes, chère Louise, dans la première. Vous avez peur, qu’y puis-je ? Vous avez sans doute une trop jolie petite bouille pour que je m’en serve à vérifier si je frappe aussi fort à la batte que Pedro Cerrano. Le code de l’honneur rexiste interdit de s’en prendre aux non-combattants, je ne suis pas un Yankee moi. D’ailleurs, je supporte Cleveland, pas New York. Mais non loin des dindes se promènent les chacals. Ceux qui, devant la tombe d’une fillette, les hurlements de douleur d’une future mère qui ne le sera jamais, ricane : « vous l’avez cherché ». A ce chacal, il se reconnaîtra, je chante simplement ceci : « Les chacals craignent pour leur peau, car l’heure des comptes viendra bientôt »