Thursday, January 11, 2007

Amish entends-tu le vol du noir corbeau... (Editorial du Libre Arverne n°215 - 30/11/2006)


Une tragédie aussi horrible que peu médiatisée a frappé les Etats-Unis, événement terrible qui doit faire réfléchir les Tradilandais. Le 2 octobre, une prise d’otages avec meurtre a eu lieu dans une école de la communauté amish à Nickel Mines, en Pennsylvanie. Un fou du nom de Charles Roberts, livreur de lait dans le comté de Lancashire (106 km à l’ouest de Philadelphie), a massacré sans pitié cinq fillettes de cette communauté protestante célèbre pour sa non-violence. Après avoir libéré les 14 garçons de l’école primaire, son intention était de violer et de tuer un maximum de fillettes. L’une d’elle, Marian Fischer, la petite sœur de l’institutrice, s’offre en sacrifice contre la libération de ses amies. Refus de Roberts. A l’arrivée de la police, il commence à abattre trois de ses petites victimes d’une balle dans la nuque puis, à l’arrivée de la police lors de l’assaut, tirera au jugé en vue de tuer un maximum d’enfants avant de se suicider. Mary-Liz Miller, Lina Miller, Naomi-Rose Eversole, Anna-Mae Stoltzfus et Marian Fischer sont mortes sur le coup pour trois d’entre elles, de la suite de leurs blessures pour les deux autres. La femme du meurtrier, protestante pratiquante, a assisté en pleurs à l’enterrement des victimes de son mari. Les Amishs ont décidé de raser l’école pour la reconstruire ailleurs, mais persistent toujours à refuser de s’armer et de se doter d’une police.

Ce drame atroce suscite bien évidemment de nombreuses remarques. La première est « pourquoi ». Pourquoi s’en prendre à une paisible communauté, non-violente, qui ne dérange personne ? La réponse est dans la question : c’est justement parce que les Amishs sont une proie facile que l’on s’en est pris à eux. Les Tradilandais ont appris lors de la mort de la petite Jeanne-Marie que l’on avait beau protéger nos enfants du monde, ce dernier n’hésitait pas à venir jusqu’à nous pour les souiller et les tuer. Ne soyons pas des irresponsables comme le sont les Amishs : on ne sollicite pas imprudemment la protection divine. La providence n’est pas une carte bleue à débit illimitée… Ne nous voilons pas les yeux : je l’ai dit, je l’ai redit, je le répèterai jusqu’à ce que les murailles de Jéricho s’écroulent : ces faits apparemment isolés ne sont que la répétition générale avant l’horreur totale du grand concert luciférien d’Armaggeddon. De toutes les sectes protestantes, les Amishs sont ceux qui suscitent chez moi la plus grande sympathie. Ils ne dérangent personne, ne font aucun prosélytisme et ont dans leur organisation deux ou trois choses qui peuvent être source d’inspiration pour Tradiland. S’en prendre à eux est le comble de la lâcheté, du même ordre que frapper un handicapé moteur ou attaquer un pays désarmé. C’est très exactement les méthodes du gouvernement américain, chantre de la guerre des lâches depuis la guerre bactériologique anti-indienne à coups de couvertures contaminées jusqu’à la guerre nucléaire discount contre l’Irak avec les bombes à uranium enrichi, en passant par la guerre aérienne contre les civils allemands arrosés au phosphore et la guerre chimique contre les civils vietnamiens traités au napalm. God curses America…(que Dieu maudisse l’Amérique).

Plaider la folie d’un homme est une solution de facilité, qui sera, nous en sommes sûrs, retenue par les autorités. Nous en avons l’habitude… Mais ce massacre n’est que la conséquence logique de ce que j’appellerais une « pression sociale » de la société libérale et démocratique américaine. L’idéologie « des droits de l’homme » est la première responsable de ces cinq meurtres. Cinq parmi tant d’autres… En effet, des gens comme les Amishs en général et les chrétiens en particulier n’ont pas de place dans le totalitarisme démocratique matérialiste, quelque soit la forme de ce dernier (capitaliste ou communiste) : ils ne « consomment » pas assez, ou du moins, ce qu’ils consomment ne génère pas assez de bénéfices, et de plus, ils refusent de sacrifier à Mammon, cette double idolâtrie de l’homme et de l’argent. Le matérialisme étant un dieu sémite, il est donc un dieu cruel, meurtrier et jaloux. Un hebdomadaire spécialisé dans le fait-divers macabre avait qualifié la communauté amish d’«agneaux ». Rien de plus exact. L’atmosphère criminelle sécrétée par les médiats et le cinéma américain et leur promotion permanente de la pornographie, du mépris du christianisme (tous les réalisateurs juifs d’Hollywood, et l’immense majorité des réalisateurs le sont, ont fait au moins un film antichrétien dans leur carrière) et du meurtre « pour la bonne cause » n’ont peut-être pas armé le bras de Roberts mais du moins son cerveau. Quoi de plus facile, quand on veut violer des fillettes, que de s’en prendre aux Amischs ? Sans défense, ridiculisés socialement, ils offrent en plus le « plaisir » décuplé d’avoir des victimes que leur instruction religieuse rend encore plus innocentes donc « désirables ». Le fait en lui-même ne nous étonne pas : 240 ans de démocratie ne peuvent mener qu’à cela. Chrétiens sincères même s’ils sont dans l’erreur, les Amishs ne pouvaient qu’être victimes d’une haine religieuse (l’assassin admit avoir « la haine de Dieu ») sous un gouvernement dirigé non pas par un attardé fils d’un des plus importants lucifériens de la planète mais par son entourage, dont les racines religieuses prônent l’extermination des chrétiens. Des vrais chrétiens, et non des Shabbat goïm. Des fils de Paul, non des fils de Saül. Et, même hérétiques, les Amishs sont indubitablement chrétiens.

Et la France ? Il va de soi que de tels faits peuvent se produire dans le pays où nous vivons, et ont même plus de chance de s’y produire, les tradis remplaçant les Amishs. Explications : tout d’abord, a contrario des Etats-Unis, la France a le triste privilège d’avoir une extrême gauche qui a fourni son lot de tueurs en série : Audry Maupin, Florence Rey, Richard Durn, Guy Georges étaient à la fois des politiques et des droits communs tous membres ou proches d’organisations telles SCALP ou Reflex dont l’instrumentalisation par des partis politiques gouvernementaux et leurs liens avec les officines policières sont notoires. Un parti comme les Verts a eu un certain nombre de cadres impliqués dans des affaires de droit commun assez sordides (liste partielle dans Les Lettres Fersanes n°6). La découverte des conditions de la libération de Bodein et Gâteau confirme cette collusion entre grands criminels et officines politico-policières. De telles collusions existaient déjà en 1962, en 1944, c’est une tradition républicaine… Ensuite, contrairement aux Etats-Unis, la détention d’armes est illégale en France, ce qui empêche les victimes potentielles de se défendre. Si les Amsihs étaient armés, Roberts ne seraient pas venus chez eux. Dans ce qu’il est, le républicain, l’anti-fasciste est assez lâche. Quand il a affaire ne serait-ce qu’à un simple rapport de forces équitable, il fuit courageusement comme un larron. Cinq ans d’études diplomatiques et vingt-quatre ans de militantisme politique m’ont appris une chose : le simple port dissuasif d’une arme, l’armure d’une réputation de « violence » est le meilleur facteur de sécurité. La peur est le commencement de la sagesse. Ceci rappelle ce film de potaches où le chauffeur de taxi arnaquant un client rétorque à un sergent : « un uniforme de flic, ça ne me fait pas peur ! ». Ce dernier, appelant un collègue mesurant dans les 2m05 pour 110 kilos lui rétorque : « ça dépend peut-être de la taille de l’uniforme… ». Enfin, ce goût morbide du Gaulois pour la guerre civile (les Etats-Unis en ont eu une et cela les a définitivement calmés) est à prendre en considération. La France, je l’ai déjà dit dans un éditorial, s’est offerte une guerre civile par siècle. Il n’y a aucune raison que le 21e siècle y échappe. Encore que, dans ce conflit, ennemis et alliés ne sont pas encore fixés. La récente actualité montre qu’il y aura des surprises, généralement agréables. Comme disait Scapin à son maître : je m’attends à chaque fois au pire, ce qui fait que je suis toujours ravi de la tournure des événements…

Que faire ? A la différence des Amishs, la politique de « la tête d’autruche dans le trou » n’est pas satisfaisante. Logique, nous ne sommes pas de la même nation. A quand remontent les derniers massacres pour raisons religieuses aux Etats-Unis ? De mémoire, je dirais la mise à mort de centaines (milliers ?) de Mormons au milieu du 19e siècle, ce qui provoqua leur départ vers l’Utah, état qu’ils dirigent encore de facto… Il s’agit d’ailleurs du seul épisode de cette nature dans toute l’histoire des Etats-Unis. En France, les Tradilandais sont les seuls et uniques héritiers de plus de 1900 ans de tradition catholique (nous en reparlerons dans l’éditorial du n°220) et celle-ci nous apprend quoi ? Que les catholiques ont été persécutés sur le territoire du pays où nous vivons par les Romains, puis par les Huns, puis par les Sarrasins, puis par les Vikings, puis par les Protestants, puis par les Républicains… Notre histoire est jalonnée de massacres et de martyrs. Tout peut recommencer de nouveau. 24 prêtres ont été exterminés en haine de la Foi dans le seul département de la Dordogne pour la seule année 1944. C’était il y a un peu plus de 60 ans, une paille dans l’histoire d’un pays. Les laïcards n’ayant pas fondamentalement changé, rien ne prouve qu’ils ne recommenceront pas. Je dirais même que l’analyse de leurs campagnes actuelles démontrent le contraire : ils sont en train de préparer leur machinerie de mort visant à éradiquer définitivement toute résistance à leur totalitarisme. Alors que faire ? Méditons la parabole des vierges sages et des vierges folles attendant l’époux. Les premières avaient pris la précaution de prendre de l’huile en réserve, les secondes non. Soyons les vierges sages. La tempête n’est pas encore là mais le vent souffle aujourd’hui un peu plus fort qu’hier. Les temps mauvais sont proches. Survivront ceux qui seront prêts à temps. L’heure n’est plus à s’occuper de politique politicienne pour savoir si Pierre, Paul ou Jacqueline sera maire, député ou conseiller régional. L’heure est venue de labourer le terrain et de semer pour les moissons sanglantes. Savoir où se procurer de quoi assurer notre sécurité le jour venu, avoir le maximum d’entre nous en parfaite condition physique, savoir défendre les siens, savoir les soigner et savoir pourquoi et contre qui nous nous battons. Et le géant noir en robe de bure et crâne rasé (interprété par l’ancienne star de l’équipe de basket des Los-Angeles Lakers Karim Abdul-Jabbar) d’arpenter Time Square en agitant sa cloche… « Bring out your deads, bring out your deads ! Le monstre arrive ! » pendant que le général de corps d’armée William Starkey, regardant sur l’écran de contrôle le cadavre du technicien de 2e classe Franck Bruce le nez dans sa soupe Campbell, récite Yeats : « Le centre s’écroule et tout se décompose ». Soyons prêts.

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Trente ans après (Editorial du Libre Arverne n°211 - 02/11/2006)


Il y a trente ans, mon père – déjà supporter de l’Olympique de Marseille, nobody’s perfect – m’offrait l’album Panini de la saison 1976-77. Ce n’est pas sans émotion que j’en parcours aujourd’hui ses pages, usées par les ans, sa couverture jaune maintes fois rafistolée. Bien des années ont passé, bien des albums Panini ont emplis mes tiroirs, mais on n’oublie jamais son premier album. 1976, cela paraît le bout du monde, une autre époque. Que de questions un enfant peut se poser en consultant un simple album de vignettes de footballeurs à coller. Tout d’abord, à l’époque, chaque club de première division était représenté par une vignette avec l’année de création du club, ses couleurs et surtout le blason de sa ville, certains d’une simplicité extrême (Marseille, Lille, Metz, Laval), d’autres élaborés (Bordeaux, Nancy, Nantes, Saint-Etienne). Idée saugrenue aujourd’hui avec l’émergence de ces équipes de mercenaires, gladiateurs déracinés, ne représentant plus que des intérêts financiers chaque jours plus importants. Je découvrais des villes dont j’ignorais l’existence comme Hazebrouck, Tavaux, Gueugnon, Lucé ou Noeux-les-Mines. Les sponsors des clubs avaient encore un côté France profonde : les maisons Merlin pour Bordeaux, les camemberts Président pour Laval, la manufacture Manufrance pour Saint-Etienne, les couches Peaudouce pour Lille, les assurances UAP pour Reims, les Papeteries Gaspard pour Valenciennes, les chaussettes Kindy pour Troyes, les réglisses Zan pour Nîmes et bien sûr, Peugeot pour Sochaux, Europe 1 pour Lens et Nantes, RMC pour Monaco et RTL pour le PSG…

Les équipes avaient des joueurs qui ressemblaient à des gens de tous les jours et non à des bœufs chargés de produits dopants. Les gens étaient plus petits aussi. Avec son « petit » 1,76 m, Jérémie Janot est le plus petit gardien de Ligue 1 en 2006. En 1976, six gardiens étaient plus petit ou de sa taille : Migeon et Charrier (Marseille), Moutier (Nancy), Desrousseaux (Nantes), Arblay (Troyes) et Delachet (Valenciennes). Les lieux de naissance fleuraient plus le terroir que l’exotisme obligatoire. Et justement, parce qu’il était rare, l’exotisme apportait un plus et suscitait une certaine sympathie. Un Souleymane Camara à Laval ou un Moussa Traoré à Troyes suscitait autant la curiosité qu’un Willy Sagnol en équipe de France actuellement. Bordeaux, Lens, Lille, Lyon, Metz, Nancy, Nantes, Reims et Sochaux ne comptaient pas un joueur de couleur dans leurs rangs ; on en comptait un seul à Angers, Laval, Marseille, Rennes, Saint-Etienne et Valenciennes ; 2 à Bastia, Nice et Nîmes ; 3 à Troyes et 4 au PSG. Par contre, une chose m’interpellait. Pourquoi des joueurs français étaient nés en Algérie alors qu’ils n’étaient pas Maghrébins, ces Christian Lopez (Saint-Etienne), Georges Martinez (Troyes), Jean-Louis Samuel (Nîmes) et autres Robert Buigues (Bordeaux) ? J’allais apprendre que ces joueurs étaient ce qu’on appelait des « Pieds Noirs » et qu’on les avait chassé de l’endroit où ils étaient nés. 3 joueurs d’Angers nés en Anjou, 6 Bastiais nés en Corse, 7 joueurs de Bordeaux nés en Guyenne, 4 joueurs de Lens nés dans l’Artois…Même Saint-Etienne a avec Gérard Farison son « régional de l’étape ». Seul Laval n’a pas de joueurs mayennais dans son effectif.

Sur les 20 clubs de l’époque, 14 sont encore en Ligue 1 (Bordeaux, Lens, Lille, Lyon, Marseille, Nancy, Nantes, Nice, Paris Saint-Germain, Rennes, Saint-Etienne, Sochaux, Troyes et Valenciennes – revenue des profondeurs de la 4e division-), 3 en Ligue 2 (Bastia, Metz et Reims) et 3 en National (Angers, Laval et Nîmes). A l’époque, deux de nos actuels clubs de Ligue 1 évoluaient en division 3 : Le Mans et Sedan. Sur les 36 clubs de division 2, 4 sont en Ligue 1 (Auxerre, Lorient, Monaco, Toulouse), 7 sont en Ligue 2 (Amiens, Brest, Caen, Châteauroux, Gueugnon, Strasbourg et Tours), 6 sont en National (Boulogne, Cannes, Martigues, Paris FC, Sète et Toulon), les autres évoluant dans les championnats amateurs (Gazelec Ajaccio, Arles, Besançon, Dunkerque, Epinal et le Red Star en CFA, Saint-Dié en CFA2, Angoulême, Avignon, Béziers, Bourges, Chaumont, Fontainebleau, Hazebrouck, Lucé, Noeux-les-Mines, Quimper et Tavaux en division d’Honneur et en dessous). Quand on compare les nations représentées par des internationaux, on remarque également la fin d’une époque : énormément d’internationaux yougoslaves, trois internationaux luxembourgeois (pays dont maintenant les internationaux ne seraient même pas titulaires en National…) et, lors de la période faste des années 80, le championnat de France eut même des internationaux anglais, allemands ou danois de premier plan ! En 2006, guère d’internationaux de nations-phares du football à part Lyon : des troisièmes couteaux des grands pays ou des grands joueurs de pays de troisième zone (nations africaines généralement ou petites nations d’Europe centrale)

On y voyait aussi la baisse de natalité en France. Sur les 19 entraîneurs de division 1 (la situation familiale de Vincent, l’entraîneur de Nantes, n’est pas mentionnée), un n’a pas d’enfant (Vasovic (PSG)), 6 ont un enfant (Mignot (Angers), Sowinski (Lens), Huart (Metz), Redin (Nancy), Firoud (Nîmes), Herbin (Saint-Etienne)), 9 ont deux enfants (Cahuzac (Bastia), Menaut (Bordeaux), Peyroche (Lille), Jacquet (Lyon), Markovic (Nice), Flamion (Reims), Dubaële (Rennes), Barret (Sochaux), Destrumelle (Valenciennes)), 1 a trois enfants (Cédolin (Troyes)) et 2 ont quatre enfants (Le Milinaire (Laval), Arribas (Marseille)), soit un indice de fécondité de 1,84. Si on retire les entraîneurs étrangers, cela tombe à 1,53… L’album 2006-2007 devrait sortir au mois de janvier. De quoi poursuivre l’étude sociologique sur l’évolution de la France par comparaison des sponsors, de la répartition ethnique des équipes et de la comparaison entre le lieu de naissance et l’équipe nationale où le joueur est sélectionné. Nous donnons rendez-vous à nos lecteurs à la rubrique « culture » du n°231…

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