Sunday, August 13, 2006

Révolution nationale (Editorial du Libre Arverne n°110 - 01/12/2004)


Comme dit la chanson : « Les commandos partent pour l’aventure… ». Nous avions projeté avec quelques jeunes de notre entourage de manifester de manière visible notre opposition à la campagne d’affiche des invertis de Pink TV et de leur prosélytisme communautariste. Lors du check-point du dimanche midi, après la messe, nous étions censés être une dizaine pour l’opération. Or, quand vint le comptage des effectifs le mercredi soir, nous étions tout simplement deux au rapport : la mésange et votre serviteur. Comme rien ne pouvait nous arrêter dans notre tâche, nous y allâmes quand même. Haut moment comique dans la fabrication des projectiles, des œufs vidés de leur contenu et remplis de peinture noire. Le problème, c’est que si le premier pot s’avéra bon, le second, raflé dans quelque réserve ancestrale de bonne-maman s’avéra être de la peinture à l’huile qui ne pouvait s’enlever que par du white-spirit. Notre piafou a mis plus de deux heures à nettoyer sa baignoire… Nous avions fait le recensement exhaustif des emplacements de ces affiches tout ça pour constater avec effroi qu’elles avaient toutes disparues à l’exception de deux d’entre elles ! L’organisation semblait parfaite sur le papier, elle a péché aux entournures lors de la réalisation. Dans la société d’Internet, tant que l’on reste dans le virtuel, tout le monde est volontaire, mais comme dans l’Evangile (Luc XIV, 17-20), quand le roi appelle au banquet, à l'heure du souper, il envoya son serviteur dire aux conviés : « Venez, car tout est déjà prêt. Mais tous unanimement se mirent à s'excuser. Le premier lui dit : J'ai acheté un champ, et je suis obligé d'aller le voir ; excuse-moi, je te prie. Un autre dit : J'ai acheté cinq paires de bœufs, et je vais les essayer ; excuse-moi, je te prie. Un autre dit : Je viens de me marier, et c'est pourquoi je ne puis aller ». Il y a un parallèle évident à faire avec la situation présente, quand, à l’heure de la mobilisation des troupes, l’un argua un travail universitaire, l’autre une peur pour sa situation en cas de garde à vue, le troisième un veto paternel…

Lors de sa conférence à Gex le 19 novembre, Vincent Reynouard lança une diatribe des plus justifiées contre l’immobilisme. Charles Péguy dénonçait déjà en son temps ces tièdes que Dieu vomit en disant : « Ils ont les mains pures mais ils n’ont pas de mains… ». Il est très facile, disait à juste titre notre éminent confrère, de mettre sur le dos d’un complot juif, d’un complot maçon ou dieu sait quoi notre propre paresse. Comme disait notre chef d’état-major dans la marine quand il trouvait qu’on s’encroûtait dans la routine : « ça ronronne ». Qu’il avait vu juste ! Il va de soi qu’un certain découragement a frappé de plein fouet nos milieux avec l’état de crise endémique du Front National et les remous internes à la Fraternité Saint Pie X , sans parler de la répression qui frappe ceux d’entre nous qui agissent, que ce soient Vincent Reynouard, Paul-Emmanuel Thore voire Bruno Gollnisch. On nous parle, bien sûr, de respectabilité. Ah, la sacro-sainte respectabilité, excuse parfaite du petit-bourgeois peureux et camouflant sa trouille derrière le vernis pharisien de la prudence. Ne pas faire de vague, se laisser pousser par le courant. Non pas éclabousser tout sur son passage comme le vif cachalot fendant l’onde bleue tel un Moïse cétacé mais dériver sans réaction comme le poisson crevé le ventre à l’air qui va là où on lui dit d’aller car sa tête pourrie n’est plus en état de réfléchir. A l’heure de consulter le grand livre de la Vie, nous pourrons dire, moi et quelques autres : « Oui Seigneur, j’ai péché. Oui Seigneur, j’ai fait des erreurs tragiques qui ont parfois coûté cher et je m’en repens. Oui Seigneur j’implore votre pardon, fils prodigue que je suis ». Mais ce jour-là, Dies Irae, la Voix Céleste dira je l’espère : « Tu as beaucoup péché mais tu as beaucoup aimé en agissant ». Et, pour faire une comparaison sportive, que nos actions pro Deo gratias nous permettent la qualification pour les Célestes Play-Off, fusse par un panier de raccroc dans la dernière seconde de l’extra time…

Je vomis par dessus tout cette soi-disant respectabilité bourgeoise, la peur paralysante du « qu’en dira-t-on » et du « ça ne se fait pas ». Notre Seigneur Jésus-Christ a prêché et a fini crucifié entre deux bandits de grand chemin. La croix, c’était le supplice des gueux, des esclaves révoltés, des gens privés de toute place dans la société. De quoi avez-vous peur ? Que peut-il y avoir de pire que cette mort aussi douloureuse physiquement qu’humiliante moralement ? Comme dit la chanson : « Que nous font insultes et prison, un jour viendra où les traîtres paieront ». L’histoire montre qu’en période de persécution, que vous agissiez ou que vous n’agissiez pas, l’ennemi vous tue quand même. Comme dit le proverbe des patriotes américains «I prefere dying on my feet than living on my knees» (je préfère mourir debout que vivre à genoux). Deux exemples de l’histoire récente : lors de la fameuse affaire des Fiches que nous avons évoquée il y a 15 jours, l’apathie a frappé les officiers catholiques opprimés. Certains des exclus étaient pourtant très aimés de leurs soldats, certains régiments étaient d’ailleurs entièrement acquis à leur cause. Ils avaient suffisamment de force pour mettre à bas la République mais se sont contentés de geindre. Il y eut Guyot de Villeneuve, ils l’assassinèrent. Il y eut Syveton. Il connut le même sort. Mais si 1000, 2000, 10.000 Guyot avaient pris les armes, croyez-vous que la canaille aurait tenu tête longtemps ? Que penser de la solidité devant l’émeute d’un homme qui se laisse gifler en pleine Chambre des Députés et qu’un élu du Gers s’autorise à traiter à haute voix de vieux ratapoil bonapartiste ? Mais voilà, prendre les armes, et on devenait des factieux, des rebelles, des desperados comme les Chouans et les Vendéens de 1793… Cela aurait pu ternir l’image de marque dans les salons mondains de la marquise de la Perruche dont l’estime du gendre du beau-frère du cousin nous est infiniment précieuse…
Les officiers de 1905 n’ont pas lu Audiard, avec la bonne excuse que ce dernier est né en 1920. Mais si Audiard les avait connus, il leur aurait dit dans son langage populaire : « bandes de caves ! ». Ils n’ont pas réagi, croyant à la bonne parole de la catin qui change d’amant tous les sept ans. Résultats : non seulement ils n’ont retrouvé leurs grades mérités qu’en 1914 pour les officiers supérieurs, mais en plus, ceux d’entre eux qui chassés de l’armée comme officier avant 1905 et ré-engagés comme soldats en 1914 ont été délibérément sacrifiés dans des offensives criminelles avant qu’on leur fasse une nouvelle fois comprendre en 1919 que la taylorisation à la française impliquait que les catholiques aillent mourir dans les tranchées pendant que les libre-penseurs se gardaient les bonnes places à l’arrière… Résultat de la passivité catholique : passez muscade, requiem in pacem, les chrysanthèmes ne sont pas déductibles des impôts… Même chose en 1944. Que l’on ait été milicien ou attentiste de droite, le résultat fut le même dans des régions entières. Il n’y avait alors qu’un seul crime : avoir été désigné comme ennemi du peuple par les staliniens. Mourir pour mourir, autant avoir fait son travail. Milicien en août 1944, c’était plutôt lourd à porter sur la carte de visite. Certain, je pense au malheureux Descarpentrie, subirent avec leur épouse des supplices faisant passer les interrogatoires de la Gestapo pour une réception chez la comtesse. Mais ce couple débité vivant à la hache par les hommes du communiste Giboulet en Haute-Saône, le comte de Lorgeril qui succomba après 50 jours d’agonie après que les FTP l’aient plongé dans une baignoire d’essence enflammé, la jeune Françoise Armagnac fusillée dans sa robe de mariée le jour de ses noces, cette mère et cette fille qui durent creuser leur tombe, les yeux crevés, n’avaient eu aucune activité pendant la guerre. Et on ne parle pas de ceux qui, résistants de droite ou même non-staliniens de gauche, furent liquidés par les maquisards. Alors quitte à mourir, autant avoir été jusqu’au bout de ses idées, pour ne pas avoir sur son lit de souffrance le regret de Cyrano de Bergerac : « assassiné dans le dos, par un laquais, à coup de bûche. Bravo, j’aurai tout raté, même ma mort ! » Quitte à se faire trouer la peau au nom de sa foi, je préfère le faire faux en main comme un Vendéen à Galerne plutôt que d’être décapité par le sabre d’un Bleu en implorant une pitié aussi probable qu’un triomphe du Liechtenstein en coupe du monde de football ; quitte à mourir en 1945, je préfère l’être en uniforme de la Charlemagne ou de la Milice en hurlant « Vive la France ! A bas De Gaulle ! » que de finir dans un charnier une balle dans la nuque après avoir vu mourir sous mes yeux mes proches parce que j’estimais que mon inaction valait protection. Le seul fait que vous suiviez une autre route qu’eux fait de vous un coupable. Vincent comparait les petits bourgeois de notre société à Michelle Martin, la femme de Dutroux, qui par peur ferma les yeux sur les crimes de son mari. Nous en reparlerons la semaine prochaine.

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