Sunday, August 13, 2006

Noël, joyeux Noël (Editorial du Libre Arverne n°114 - 23/12/2004)


Nous voici donc rentrés dans la période des Fêtes de Noël. Loin de la folie mercantile qui anime une société à la dérive que nous espérons voir disparaître d’ici peu, nous fêtons la naissance du Christ avec la dignité et la solennité qui se doit. Noël, moment magique entre tous. Au manoir de The Fersan’s Family, nous avons dressé la crèche traditionnelle avec les angelots : la bâtisse en elle-même avec le bœuf et l’âne, Saint Joseph et la Très Sainte Vierge, la mangeoire contenant le petit Jésus ne faisant son apparition que le 25 décembre. Après la Sainte Famille, le reste : les Rois Mages avec les chameaux, le page noir et le chamelier (que ma blonde a longtemps pris pour le Ravi. Nous n’avons pas de ravi dans la crèche, je vais aller capturer au lasso un admirateur de Sarközy, il fera très bien l’affaire…) ; les bergers et leurs moutons et les anges. Chaque angelot à son mouton personnel, avec un fil de laine autour du cou pour l’identifier. Chaque journée, si l’angelot a été sage, le mouton avance, dans le cas contraire, il reste sur place. Outre la crèche, nous avons également décoré le sapin (en plastique, pitié pour la nature, sauvez un arbre : tuez un castor) avec les traditionnelles boules et guirlandes. Chez nous, les adultes ne font pas prendre aux enfants des vessies pour des lanternes : « Le Père Noël, ça n’existe pas ! » dit du haut de ses quatre ans ma Marianick qui sait que c’est une arnaque comme la démocratie ou les chambres à gaz. Le Père Noël est une version laïque du Santa Claus (Saint Nicolas) américain, avec sa barbe blanche et son habit rouge qui ne manque pas de rappeler que ce n’était à l’origine qu’une opération marketing d’une célèbre marque de décapant buvable sise à Atlanta dont la livrée des bouteilles est de teinte identique.

La magie de Noël est d’essence spirituelle, en rien mercantile. Ce n’est pas l’orgie alimentaire, la course aux cadeaux et les vœux aussi hypocrites qu’irréalistes. Le seule, l’unique rôle de Noël est de fêter la naissance du Roi des rois. Combien de gens iront à une messe de Minuit et sanctifierons cette fête ? Peu à mon avis, et encore moins ceux qui se rendront à une messe valide. Nous irons, dans le froid revigorant de décembre, prier au pied de la Croix celui qui est à l’origine de cette fête, celui qui est né quand le jour est le plus bas, le Sol Invictus, la roue solaire invaincue et invincible qui éclaire le monde pour les siècles des siècles. Point de ripailles en perspectives, point de visite chez des marchants d’inutiles (vous prenez ma camelote ? Je l’aurais parié, et vous allez la prendre à crédit, là aussi je l’aurais parié…) venus nous proposer la dernière cochonnerie made in ailleurs dont l’inutilité est proportionnelle au prix. Le bonheur ne s’achète pas à coups de billets de 100 euros et n’est pas soignable par la fièvre acheteuse. Sancta Simplicitas. Il fait bon dans la maison (et quand, cuve vide oblige, il fait 10° dans la maison pendant 48 heures, Dieu que le retour du chauffage est loué avec les hosannas de circonstance !). Dans le salon où les bûches pourraient crépiter dans la cheminée si l’envie nous en prenait, les enfants joueront au pied du sapin avec les cadeaux qu’ils auront reçu : Baudouin (Angelot IV) avec China, son panda en peluche ; Maël (Angelot III) avec son camion de pompiers ; Marianick (Angelot II) lira son livre Martine baby-sitter pendant que Hermine (Angelot I) fera de même avec Martine apprend à nager. La chaîne stéréo diffusera les cassettes et autres CD de chants de Noël. Nous serons en famille et nous serons bien. Pourquoi chercher le superflu, le dérisoire, le nouveau pour le nouveau ? Notre seul bonheur sera la joie des enfants ouvrant leur paquet-cadeau, de prier tous ensemble l’avènement du Divin Enfant, de savoir que l’an prochain, Alice (Angelot VI) sera à nos côtés pour le Noël 2005.

2004 a été une année de tempête. Année du singe chez les Chinois, 2004 a vu les ennuis se précipiter sur nous hurlant comme des bandar-logs. La tempête a été multiforme et omniprésente : aux soucis matériels récurrents, nous y avons également ajouté les larmes d’un Angelot remonté au ciel avant même de naître, notre petit Camille n’est pas remonté tout seul au Paradis, plusieurs couples amis ayant également perdu prématurément des espérances. Dieu avait besoin d’une promotion d’anges supplémentaires. Et à l’heure de Noël, pensons qu’en Alsace, une famille fêtera la Sainte Naissance avec une chaise vide. Une petite fille n’ouvrira pas ses cadeaux. Jeanne-Marie ne le fera plus jamais, victime de l’incompétence criminelle de juges rouges et de médecins marrons. Le gros temps a également frappé nos navires de proue, le paquebot continue à dériver, gouvernail en miette ; et même la nef traditionaliste a pris l’eau dans l’estuaire de la Gironde. La répression a également durement frappé nombre d’entre nous. Dans le maquis du combat d’idées, la prison a refermé ou refermera ses grilles sur les meilleurs d’entre nous : Zündel, Amadruz, Berclaz, Verbecke, Reynouard, Thore… la liste s’allonge mois après mois. Les pierres des chemins hurleront la vérité comme dit l’Evangile. Que demander pour 2005 ? Un peu de sérénité, ce qui ne fera de mal à personne. Cela dit, on voit poindre à l’horizon les signes avant-coureur d’une forte tempête. L’idée de Tradiland commence à se répandre, ce qui est encourageant. La diaspora disait « l’an prochain à Jérusalem ». Nous qui sommes devenus une diaspora dans ce qui a été jadis notre pays, nous disons : « l’an prochain à Tradiland ». Sursum Corda…

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