Zidane, enfant de Pétain (Une des Lettres Fersanes n°54 - septembre 2005)
Je tiens à m’excuser auprès des défenseurs du Maréchal, mais la campagne actuelle de zidanisation des esprits a des airs de juillet 40. Plus exactement, on assiste à une sorte de réécriture de l’histoire de France à l’aune de la propagande moderne. Replaçons-nous dans le contexte du retour du ZZ. La Coupe du Monde 1998, truquée selon mon confrère Gilbert Monchanin, avait permis au régime de créer le mythe de la France « black-blanc-beur » et de nous imposer une intense propagande sur les soi-disant vertus du métissage. L’Equipe de France de football était le levier permettant d’imposer dans les esprits le « protocole Perlmutter » de 1970, simple application de ce qui était planifié en 1945 par l’envahisseur américain. 2002 fut une annus horribilis pour l’anti-France. Outre le sursaut de survie populaire amenant le Front National, perçu par les électeurs comme le tenant de l’identitarisme des « visages pâles » (et ils feraient bien de s’en souvenir à Saint-Cloud : les électeurs veulent du fromage, pas du beur), la formation de mercenaires en maillot bleu s’est fait étriller en Coupe du Monde, battue par les mono-ethniques Sénégal et Danemark, réalisant le tour de force d’avoir fait le plus mauvais parcours pour un tenant du titre de toute l’histoire de la Coupe du Monde. Désormais coachée par le gauchiste Domenech, ancien casseur de tibias du championnat joignant l’obscurantisme politique à une autre forme d’obscurantisme (la pratique des horoscopes), l’Equipe de France accumulait les contre-performances : ridiculisée par la Grèce lors de l’Euro 2004, elle peinait à se qualifier pour le Mondial 2006 face au bloc défensif suisse, aux rugueux irlandais et aux coriaces israéliens. Veuve de Zidane, leur France périclitait. C’était Sedan. Mais le sauveur du régime vient, tonsure au vent. Une étoile de vainqueur de coupe du Monde en guise de sept étoiles de maréchal. Plus eau de Volvic qu’eau de Vichy. Pour rendre complet l’opération de propagande, lui donner le statut de sauveur national, il fallait faire non seulement Pétain mais aussi Jeanne d’Arc. Si on en croit France Football du 9 août, dans la nuit noire, Zizou entendit à 3 heures du matin des voix l’adjoignant de retourner en bleu. Ce n’était pas Saint Michel, juste son frère. Il laissa d’ailleurs planer longtemps le mystère sur l’identité de son interlocuteur, enveloppant le tout dans une mystique religieuse, décrivant son retour comme « irrationnel », « mystique », « une force irrépressible » née « d’une voix », d’une « révélation »… Le voici donc promu sauveur de leur France et Commandeur des Croyants après une pénible mais qualificative victoire obtenue à Dublin (1 à 0). Gérald Dahan en profita pour faire un canular : téléphoner à Zidane en se faisant passer pour Chirac à l’hôpital et lui demandant de chanter La Marseillaise la main sur le cœur… comme le font les Américains. Villepin en manifesta sa joie : « C’est un beau symbole. Cela veut dire que quand les choses sont difficiles, tout le monde se mobilise ». Dans ses bagages, Zidane ramena en équipe de France le zaïrois Makelele (dont le père avait participé au Mondial 1974 au sein de la sélection des Léopards, en compagnie du père d’un autre international « français », Rio Mavuba) et le guadeloupéen Lilian Thuram, celui qui se prend pour un intellectuel parce qu’il a des lunettes et sait signer ses contrats autrement que par une croix… Les tambours de propagande étaient de retour : on referait 1998… Nous, on espère plutôt un remake de 2002. Petite anecdote, l’équipe belge partie disputer une rencontre contre la Bosnie-Herzégovine s’est faite littéralement détrousser par les policiers musulmans qui devaient la protéger…
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