Sunday, August 13, 2006

Mes petits frères (Editorial du Libre Arverne n°60 - 11/12/2003)


A 34 ans, je n’ai pas le sentiment d’être devenu un vieux dindon, du moins pas encore. C’est l’âge intermédiaire où l’on écoute encore avec respect les paroles des anciens mais où l’on a suffisamment de poils au menton pour que la génération d’après commence à prendre en considération vos propos. Pas encore Maître Yoda, mais déjà peut-être Obiwan Kenobi. Cet éditorial se veut une lettre ouverte à de petits frères égarés, Maxime Brunerie, Florian Scheckler et quelques autres. Nous vivons une société où le communautarisme triomphe. Maxime et moi, nous vennons du même coin, de la même banlieue pourrie. Il est originaire de Courcouronnes, moi de Ris-Orangis, villes limitrophes. Même si nous avons quelques années d’écart, le Courcouronnes de mon adolescence était un peu similaire au sien, en moins pire. J’ai connu la construction de la mosquée de Courcouronnes, juste à côté de mon lycée, bâtie sur un terrain appartenant à la communauté musulmane marocaine où, selon la légende, Ben Barka aurait été enterré. J’ai connu le trajet de la Ligne 402 qui passait par le sinistre quartier du Canal qui faisait suite, ville après ville, à l’aussi peu réjouissante cité du Plateau. Plus jeune que moi de quelques années, Maxime a connu le fait d’être minoritaire dans son propre pays, d’être un « visage pâle » noyé dans le flot brunâtre. Il a subi les insultes racistes, accentuées par le fait qu’il était bon élève et qu’il portait des lunettes : « Face de craie », « Toubab », « Céfran » étaient son lot quotidien. Pas question d’être défendu par une LICRA et un MRAP quand on n’est qu’un indigène et que l’on n’a pas le bon goût d’être ethniquement correct. La campagne de haine terrifiante de l’entre-deux tours des présidentielles avec ses appels au meurtre permanents, finirent de déstabiliser Maxime. La vue de ce Président haineux, refusant de débattre avec son adversaire, salué par des youyous sur fond de drapeaux étrangers et de milices mercenaires, soutenu par tout ce que l’anti-France compte de lobbies, lui fit comprendre qu’on ne voulait plus de lui. Attaché à la terre de ses ancêtres, il ne pouvait renoncer à la quitter, il choisit donc d’y mourir. Le 14 juillet 2002, il organisa une parodie d’attentat contre le tyran, espérant tomber sous les balles de ses sicaires. En vain. Comble de malchance, il échoua de manière qu’objectivement nous sommes en droit de qualifier de franchement lamentable. Et l’œil entra dans le disque dur de l’ordinateur sous forme de virus logé dans un cookie impossible à désinstaller et s’afficha sur l’écran 17 pouces avec ce spam : « Caïn, qu’as-tu fait de ton petit frère ? » « Mais rien Seigneur, je n’ai rien fait ! » « C’EST BIEN CE QUE JE TE REPROCHE !!! ». Où étions-nous, nous les anciens, les consciences morales de notre bord, pour empêcher Maxime de se tuer littéralement ? Nous n’avons pas été capable d’entendre sa souffrance, nous l’avons laissé seul tout simplement parce que, perdu dans la camelote politicienne, la quincaillerie électoraliste et le labyrinthe démocrasseux qui t’éreinte mais te mène nulle part, nous n’avons pas voulu nous pencher sur les plus jeunes. Ceux qui sont sur le terrain, ceux qui souffrent, ceux qui sont les premières victimes de cette société qui les génocide. Ceux qui sont isolés car n’étant ni Juif, ni Musulman, ni Noir, ni gay, ni membre d’une quelconque tribu, seuls contre tous.
La jeunesse autochtone n’a pas besoin d’un parti politique de plus. Quel rôle peut alors lui apporter notre PFC ? Nous avons l’ambition d’agir à notre humble échelon en créant une véritable structure d’encadrement des jeunes. Si nous avons une politique élitiste, basée sur la formation des cadres sortis de nos écoles (et améliorer leur conscience politique n’est pas forcément un avantage acquis), nous devons également nous tourner vers la jeunesse du deuxième cercle, celle qui n’a pas reçu la totalité du message (l’aspect religieux ayant été occulté) tout simplement parce que personne n’est arrivée jusqu’à elle. Nous avons confié à un de nos camarades une mission d’encadrement des jeunes non-catholiques qui viennent fréquemment assister à mes conférences afin de créer une véritable structure d’entraide, visant à apporter aux jeunes Gaulois toute l’aide qui leur est nécessaire, et ceci dans tous les domaines : emploi, sécurité, assistance sociale et psychologique, soutien scolaire… A terme, un ordre de bataille parfaitement structuré devrait permettre ceci : imaginez une famille prolétaire bien de chez nous, vivant dans une banlieue pourrie et cosmopolite et abandonnée par le régime raciste et qui a bien des soucis. Notre équipe d’intervention doit être en mesure de suppléer l’Etat. Imaginez que cette famille soit logée dans une HLM où elle est victime de persécutions racistes parce qu’elle est la seule qui soit leucoderme et qu’elle ne peut pas partir ailleurs faute de moyens. Les parents sont au chômage, le père occupait un emploi sans qualification et la mère, par exemple, était ouvrière dans une entreprise de couture. Les enfants sont scolarisés dans l’établissement public du coin où leur visage pâle leur vaut les pires ennuis, genre racket pour le garçon, tournante pour la fille et tutti quanti. Comme ils n’ont rien à espérer de l’Etat, c’est à nous de les aider. Pour la mère, au vu de sa profession, l’inciter à se mettre à son compte. Avec le nombre d’adolescentes scolarisées dans nos écoles et la difficulté de plus en plus grande de trouver des robes ou des jupes décentes passé 12 ans, elle ne manquera pas de commandes !!! Pour le père, pour peu qu’il soit un minimum habile de ses mains, il trouvera du travail dans n’importe quel coin de province qui manque d’artisans. Pour le fils, en cas de racket, il pourra se retrouver avec de nouveaux camarades qui le placeront en position de force face à la racaille qui serait plus sensible à un passage à tabac en bonne et due forme qu’à une énième convocation chez le proviseur ou au commissariat… Une racaille publiquement humiliée serait plus efficacement neutralisée qu’un passage en prison qui lui donnerait le statut de « caïd ». Le meilleur moyen de les calmer définitivement, c’est de les ridiculiser devant toute la populace de la cité. Après avoir été cassés par nos Brice locaux (Brice de Nice – prononcer à l’anglaise Braysse de Naysse – le seul surfer au monde ne sachant pas nager), ils n’auront plus comme projet à court terme que de creuser un trou et de s’enterrer dedans… Pour la fille, si elle a été victime de tournante, il est nécessaire que l’équipe la prenant en charge lui rende sa dignité en retrouvant ceux (et parfois celles) qui lui ont fait ça et lui rendre justice, d’abord en l’aidant à porter plainte, ensuite en s’assurant par une présence physique dissuasive de l’impossibilité pour les racailles de faire pression sur le tribunal et enfin, si rien n’est fait, de nous substituer nous-mêmes à l’Etat en exerçant par défaut son rôle de bras séculier. Il faut évidemment aussi soigner ses blessures de l’âme en l’orientant vers des personnes sachant véritablement lui apporter une aide psychologique, en évitant comme la peste ces « cellules » officielles dont le but tient plus du lavage de cerveau que de l’aide réelle. Comme disait le Christ : « Ce que tu fais au plus petit des miens, c’est à moi que tu le fais ».
Il ne faut pas que nos mouvements ressemblent à une armée mexicaine ou pire, à un magasin de cycles période soviétique : beaucoup de cadres en rayons mais pas de chaînes pour faire avancer le vélo ! Nous ne devons pas être un parti, nous devons être une société, afin que tous ceux qui sont dans la détresse aient quelqu’un vers qui se tourner, pour que plus jamais de petits frères perdent leurs derniers espoirs. Et c’est ainsi que nous serons grands.

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1 Comments:

Blogger Enzo said...

Oui, et c'est peut-être encore pire. C'est une question à creuser pour trouver des solutions

11:47 AM  

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